Sur le papier, l’idée était séduisante : associer plusieurs (4 pour ne pas les citer) huiles végétales pour créer un équilibre parfait en acides gras essentiels (oméga-3, oméga-6, oméga-9). Un vrai cocktail de santé et une diversification des cultures… en théorie.
Mais dans la pratique, les choses se compliquent. Car toutes les huiles ne réagissent pas de la même manière à la lumière, à la chaleur ou à l’air libre. Et selon la méthode d’extraction, la qualité finale peut varier du tout au tout.
1. Le "problème" des huiles riches en oméga-3 et 6
Certaines huiles végétales comme le colza, le lin ou encore la noix sont très riches en oméga-3 et oméga-6.
Leur intérêt nutritionnel est indéniable, mais elles ont un inconvénient majeur : elles s’oxydent très facilement dès qu’elles sont exposées à la chaleur, à la lumière ou à l’air libre.
Une huile oxydée perd ses bienfaits et peut même générer des composés indésirables pour la santé.
2. Raffinage : un processus qui pose question
Pour rendre ces huiles plus stables, l’industrie agroalimentaire a recours au raffinage et à la désodorisation à haute température. Le principe :
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Chauffer les huiles à très haute température (230-260°C), ce qui va les oxyder et les faire rancir. Pour rappel l'huile de lin présente dans les mélanges 4 huiles industrielles, qui pourtant interdite en France sauf si qualité vierge/1ère pression à froid, se retrouve raffinée dans ces huiles mélanges industrielles ...
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Extraire les huiles avec un solvant chimique : l’hexane, un dérivé du pétrole, classé neurotoxique.
👉 Problème : l’UE n’impose pas de mentionner sa présence, tant que les résidus restent sous la limite de 1 mg/kg.
Et pourtant, il n’y a aucun besoin de solvant chimique pour obtenir de l’huile : une simple pression mécanique suffit. Mais le solvant permet de maximiser le rendement et donc le profit.
4. Quelles huiles pour la cuisson, lesquelles pour l’assaisonnement ?
Toutes les graisses n’ont pas la même résistance à la chaleur :
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Stables à la cuisson (≤160-180°C) → huile de coco (saturés), huile d’olive ou tournesol oléique (oméga-9).
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Fragiles, uniquement en assaisonnement → colza, tournesol classique, noix, lin, pépin de raisin (riches en oméga-3 et 6, très sensibles à la chaleur).
5. Conclusion : privilégier la simplicité 🌿
Les mélanges d’huiles en supermarché avaient une bonne intention sur le papier. Mais entre raffinage, solvants et instabilité des acides gras, le résultat n’est pas toujours à la hauteur des promesses marketing.
La meilleure approche reste la plus simple :
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choisir des huiles vierges de première pression à froid,
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les utiliser selon leur profil (certaines pour la cuisson, d’autres pour l’assaisonnement),
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et varier les sources pour couvrir naturellement tous vos besoins en bons lipides.
